Sud-Ouest, 14 septembre 2005
par
Philippe Baroux
Les premiers recours déposés
AUTOROUTE A 831. Trois associations et deux particuliers
attaquent la déclaration d'utilité publique du projet Rochefort-Fontenay-Le-Comte
Le 13 juillet dernier, le
Journal officiel publiait le décret en Conseil d'Etat portant déclaration
d'utilité publique du projet d'autoroute A 831 Rochefort-Fontenay-Le-Comte,
décret signé par le Premier Ministre Dominique De Villepin et
son ministre de l'Equipement et des transports Dominique Perben. Hier à
14 heures, trois associations opposées au projet ont déposé
un recours contre le texte. Vivre Bien en Aunis, la Coordination du marais poitevin
et Action information écologie 17 attaquent, alors que le délai
de deux mois dans lequel peut être formé un tel recours contentieux
expirait hier à minuit. Deux exploitants agricoles l'un résidant
sur la commune du Thou, l'autre au nord de l'Aunis, non loin de Marans , dont
les terres sont situées sur l'emprise du projet autoroutier, joignent
à cette action associative leurs requêtes individuelles.
L'offensive s'organise en deux temps, exprime Nelly Verdier, présidente
de l'association Vivre Bien en Aunis, qui s'est lancée dans l'offensive
contre l'A 831 il y a huit ans. " Hier devant le Conseil d'Etat, nous avons
déposé une requête sommaire. Elle est fondée sur
deux points. Nous soulevons tout d'abord un problème de légalité
de la procédure conduite par l'Etat. Contrairement aux dispositions légales,
une infrastructure telle que l'A 831 aurait dû, selon nous, être
soumise à une enquête nationale. Mais encore, le sujet aurait dû
être évoqué en commission nationale de débat public,
ce qui n'a pas été le cas. Le second axe du recours à trait
à l'utilité publique proprement dite, que nous remettons en cause
: l'étude préalable livre un état des lieux, prévoit
des mesures compensatoires, mais elle n'évalue pas le préjudice
subi. "
Le financement du recours. Cette requête sommaire déposée,
quatre mois s'offrent encore aux requérants pour développer les
arguments qu'elle soulève.
Sans préciser à quelle hauteur, les Verts de Charente-Maritime
apportent leur soutien financier à ce recours. " Dans le contexte
actuel de la raréfaction du pétrole et de la hausse du brut, l'Etat
serait mieux inspiré de développer les autres formes de transport
que sont le rail, et le multimodal, commente le porte-parole des Verts, Jacques
Maret. Les fonds investis dans cette autoroute, doublon du contournement est
de Niort, le sont en pure perte. "
La question du financement du recours à son importance. En mars dernier,
Vivre Bien en Aunis profitait de son assemblée générale
annuelle à Ciré d'Aunis pour lancer une souscription, dans le
double objectif de financer l'action contentieuse d'une part, mais encore de
prévoir l'impact financier d'un éventuel échec du recours.
" Nous envisagions de provisionner environ 6 000 euros. L'objectif est
quasiment atteint, la souscription nous a permis, pour l'heure de réunir
une somme de 5 500 euros, précise Nelly Verdier. Mais cela ne suffit
pas. Outre ce recours formé devant le Conseil d'Etat par maître
Brouchot qui avait porté le dossier des Verts contre le barrage de la
Trézence il nous faudra très certainement entreprendre d'autres
procédures. "
Début octobre, à une date qui reste encore à préciser,
Vivre Bien en Aunis envisage de tenir deux réunions publiques pour informer
de cette action, l'une à La Jarrie, l'autre à Ciré d'Aunis.