Courrier du 2 juillet 2013

 

Monsieur le médiateur du Sud-Ouest


Je vous écris pour vous faire part de mon sentiment concernant des articles publiés dans Sud-ouest ces dernières semaines à propos du dossier de l'autoroute A831 entre Rochefort et Fontenay le comte. Je trouve que l'information n'a pas été traitée de manière démocratique.

En effet dans l'article faisant le bilan de la réunion militante des élus pro-autoroute à Fontenay vous estimez le nombre de participants entre 200 et 300 . Ce n'est pas l'approximation de ce nombre qui est frappante mais sa comparaison par rapport au nombre total d'élus en Vendée et Charente maritime si l'on tient compte des différents niveaux de représentation. On peut estimer ce nombre total aux alentours de 3000. C'est-à-dire que moins de dix pour cent des élus participaient à cette réunion. Ce n'est pas une majorité ! Même si on peut penser raisonnablement que tous les absents ne sont pas opposés à l'autoroute, cette proportion indique que l'autoroute ne fait pas l'unanimité, contrairement à ce que voudrait nous faire croire un certain nombre d'élus. (pour votre information un vote organisé il y a quelques années à la mairie de ma commune avait montré une courte majorité d'opposants).

Or ces élus de tous bords politiques possèdent la puissance médiatique : le conseil général de Charente maritime s'est offert un quart de page couleur de publicité pro-autoroute dans Sud Ouest. Avec toujours le même refrain : l'autoroute c'est l'emploi, c'est le désenclavement, c'est la sécurité et c'est même la défense de l'environnement puisqu'il y aura des compensations écologiques. Ces arguments ont été repris dans votre journal à plusieurs reprises.

Les opposants, même s'ils sont plus discrets et moins médiatiques proposent des arguments solides et sensés pour envisager des solutions alternatives. Je ne nie pas que votre journal leur a déjà donné la parole au cours de ces dernières années mais il aurait pu en toute équité leur accorder une place digne de leur représentativité à l'occasion du débat national sur le projet gouvernemental de mobilité. En particulier sur l'aspect économique et politique de ce projet. Je vous rappelle que de plus en plus de gens refusent la relation traditionnelle de l'élu au citoyen : nous dépensons …vous paierez. L'autoroute sera payée non seulement par nos péages mais aussi par nos impôts puisque l'État et les collectivités territoriales devront subventionner la construction et le concessionnaire. Pour un budget prévisionnel qui approche le milliard d'euros. Une telle somme pour que les objets " made in China " mettent vingt minutes de moins entre Le Havre - où elles arrivent dans des milliers de contenairs - et les supermarchés de La Rochelle…est-ce raisonnable ? Je pourrais vous citer d'autres arguments mais l'objectif de mon courrier n'est pas de faire ici un discours d'opposant.

Ma mère est abonnée à Sud Ouest et je prends plaisir à le lire tous les jours. Je ne manque pas la lecture de certains éditorialistes ni celle des pages régionales et si je vous ai écrit c'est que je pense que vous avez à coeur de défendre des idées justes .

Jean-René Maillard