La gazette marandaise N° 313 de Décembre 2007
Ne plus se taire !
Par
respect des échéances électorales (présidentielles,
législatives, cantonales et municipales), ne pouvant plus faire évoluer
la situation, j'avais décidé de me mettre en retrait pour laisser
les élus faire "leur travail".
Les Français se sont exprimés par 2 fois et les réformes
(bonnes ou mauvaises) vont bon train. Avant les prochaines consultations, pourquoi
ne pas faire un point sur le problème de Marans ? Aujourd'hui, 3 prises
de position persistent :
- La première prône pour l'Autoroute A831 et rien que l'Autoroute
;
- La seconde veut la déviation de MARANS et l'Autoroute.
- La troisième (que je défends), dit qu'avec la finition du tronçon
Fontenay - Niort (A83), la déviation en cours de Moreilles/Puyravault
en Vendée, un simple contournement court de Marans suffit.
De nouvelles hypothèses viennent aider dans l'analyse de ce dossier :
- Un Grenelle de l'Environnement vient de se tenir à Paris,
- Les finances de notre pays ne sont pas au mieux,
- Le pétrole ne cesse d'augmenter,
- Le trafic des transports exceptionnels augmente dans Marans,
- La sinistrose s'installe dans notre commune avec la fermeture à répétition
d'industries et de commerces. Malgré les efforts de certains de ses riverains,
la rue d'Aligre confirme cet état d'esprit,
- La Région Poitou Charentes refuse de participer au financement de l'A831.
Se taire et laisser faire ne serait pas raisonnable. C'est la raison pour laquelle
au mois de juin, j'avais personnellement demandé à notre Député
d'organiser une sorte de "Grenelle de l'environnement" avec pour objet
l'accès du département par le Nord, la traversée de Marans
et seulement cela.
Pour les non initiés, je rappellerai que pour le dossier de l'A831 :
- Le coût initial donné en 1997 était de 443 Millions d'euros,
- La dernière évaluation était de 560 Millions d'euros
début 2003,
- Entre janvier 2003 et aujourd'hui les prix ont augmenté de 22,31% (indice
TP 01 de l'INSEE), ce qui actualise le coût à 685 Millions d'euros,
- Si la réalisation des travaux se faisait pour 2010, la somme serait
comprise entre 780 et 800 Millions d'euros, soit presque 2 fois le prix initial
et surtout environ 40 contournements courts de Marans.
Je me souviens voici 6 ans, avoir déjà alerté nos élus
sur cette dérive financière en leur signalant que l'A831 ne coûterait
pas moins de 680 Millions d'euros. Sans réponse.
Je me souviens aussi en 2000, qu'au Ministère des Transports (car j'y
suis allé), il m'avait été précisé que l'unanimité
des élus voulant l'A831, l'Etat était obligé de l'inscrire
au schéma directeur sous réserve que ce projet soit d'une part
financé et, d'autre part, conforme aux règles régissant
l'environnement.
Je me souviens enfin, qu'au Ministère de l'Environnement, il m'avait
été précisé qu'aucune autorisation ne serait accordée
pour que les transports dangereux et les poids lourds non en transit puissent
passer par le pont du Brault. Aujourd'hui, quoi qu'on puisse aire :
- Un Grenelle de l'Environnement vient de remettre en question les projets autoroutiers
et notre Secrétaire d'Etat aux Transports vient de déclarer: "l'A831
va encore faire débat ', ce qui renvoie sa réalisation aux calendes
grecques.
- Son financement n'est pas bouclé, même si le Président
du Conseil Général de la Charente Maritime a déclaré
publiquement qu'"il" paierait la part de la Région. 2/3 du
projet traverse notre département. L'Etat n'acceptant pas de dépenser
plus de 50% de la part à payer par les collectivités territoriales,
les charentais maritimes vont devoir régler une coquette somme pour ne
pas résoudre entièrement le problème de Marans,
- Nous ne connaissons toujours pas la Société Autoroutière
adjudicataire, par conséquence le besoin réel en financement par
les collectivités.
Et pendant ce temps :
- La déviation de Moreilles/Puyravault (ouverture fin 2008) continue
sans que quiconque ne s'inquiète de la nécessité d'un viaduc
à l'embouchure de la Sèvre Mortaise. L'ASEMA avait démontré
que 70% de la circulation dans Marans était à destination de La
Rochelle. Nous pouvons donc imaginer le nombre de véhicules qui va emprunter
ce nouvel itinéraire dès son ouverture,
- Marans est perturbé par les transports exceptionnels et de chez moi,
je peux entendre les "Gare-toi" et les "Dégage" proférés
par les motards pour faire passer les Airbus et les catamarans. Je ne reviendrai
pas non plus sur le comportement d'un policier accompagnant un Airbus et bloquant
les véhicules près d'un camion en feu au carrefour du Point du
Jour. Les Marandais dans tout cela subissent et cèdent à la fatalité.
Rappelons nous des conclusions d'articles parus voici 7 ans (Th. Brosset, Sud
Ouest):
- "A MARANS tout est possible même rien",
- "Vu l'ampleur des sommes engagées, les délais annoncés,
les Marandais se demandent si on leur refuse le simple pour boire d'un gueuleton.
Les techniciens opposent la difficulté à enjamber un grand nombre
de canaux. C est vrai que Marans est dans le marais. Mais dans un département
qui a relié deux îles, enjambé la Charente et la Seudre
au niveau de leur estuaire, on a du mal à imaginer que l'Etat rechigne
à sauter une dizaine de brindilles d'eau."
Ensemble, soyons constructifs pour la survie de notre ville et d'une région
que beaucoup nous envient.
Merci de votre attention.
Michel
MAITREHUT, un citoyen Marandais
Barbecane - Rive droite de la Sèvre
17230 MARANS - Tel : 05 46 01 79 59
.