La Lettre d'Echange n°4 de Juin 2001

 

Vivre Bien à Aigrefeuille sans autoroute

L'association "VIVRE BIEN EN AUNIS" a été sollicitée par la lettre d'Echange pour exposer son point de vue sur le dossier autoroutier A 831. Nous aurions pu rappeler les critiques générales que nous formulons à l'encontre de ce projet mais ces thèmes sont développés dans le périodique de l'association: V.B.A. Info. Dirigeons donc le projecteur sur les incidences locales du débat.

En 1997, les municipalités concernées par l'A 831 ont été sommées, dans la plus grande précipitation, de se prononcer non sur la pertinence d'une liaison Fontenay/Rochefort, mais sur la sélection d'un fuseau, dont le choix final était d'ailleurs cousu de fil blanc. Plusieurs conseillers d'Aigrefeuille ont regretté d'avoir dû répondre dans un tel contexte de sous information.

Les consultations que nous avons menées auprès des élus et des responsables politiques, de diverses tendances, nous ont permis de recueillir un florilège d'arguments baroques. Nous vous soumettons un échantillon de ces déclarations non fondées:
v "L'autoroute réduira le trafic dans Puyvineux" - l'A 831 prévue dans un axe Nord/Sud influerait-elle sur la circulation Est/ouest?
v "La présence d'un péage contribuerait à l'amélioration de l'emploi à Aigrefeuille" - Etes-vous allé admirer la seule caisse ouverte sous le portique grandiose de Tonnay-Charente ?
v "L'autoroute est indispensable pour que les Scandinaves viennent visiter le chantier de l'Hermione à Rochefort" - Sans commentaire !

En trois ans heureusement, quelques évidences ont été perçues, en particulier le fait que les problèmes de circulation sur la zone sont localisés à la périphérie de La Rochelle et au nord de cette ville. Par conséquent, toute infrastructure traversant le Plateau Aunisien et le Marais de Rochefort serait parfaitement inefficace et ne constituerait qu'une réplique inutile de l'axe A83/A10 (Nantes, Niort, Bordeaux).

Les conditions de financement de l'A831 ont également changé depuis 1997. La prise en charge intégrale par un concessionnaire n'est plus envisagée.
De 1,6 à plus de deux milliards de francs selon l'évolution des coûts, seraient à la charge du contribuable. Cet élément nouveau doit légitimement motiver un réexamen de la part des élus. Car l'alternative ne s'établit pas entre l'autoroute et une voie expresse sur le même tracé mais entre ces infrastructures aussi coûteuses qu'inefficaces et des réaménagements ponctuels des sites encombrés.
Aujourd'hui, tout le monde admet que le problème de la traversée de Marans doit être résolu par un contournement court. Reste à faire percevoir que les autres points noirs résultent essentiellement des trafics locaux. Nous y travaillons.

Pourquoi vit-on bien à Aigrefeuille ? Certainement parce que l'agglomération a gardé une taille humaine et une dimension rurale. Rien ne justifie le sacrifice de ces atouts.

Michel Pain,
Président de "Vivre Bien en Aunis"