UN CLIN D’OEIL DE L’HISTOIRE

Les premières mentions connues du pays d'Aunis datent du Xème siècle.

Le territoire qui s'étend approximativement entre l'Atlantique et le Mignon, la Sèvre et la Charente échappe à l'influence saintongeaise pour se rapprocher de son puissant voisin poitevin. A cette époque, notre région forme une entité culturelle et politique autonome par rapport aux domaines royaux. Jusqu'à nos jours, la langue picto-saintongeaise, qui n'est pas un français écorché mais une évolution distincte des parlers antiques et médiévaux, témoigne de cette originalité. Pendant les guerres franco-anglaises, Aunis et Saintonge seront l'enjeu des rivalités des deux monarchies. Sans suzerain direct depuis la disparition du dernier Comte de Saintonge au IXème, les seigneurs locaux renversent leurs alliances avec les deux monarques au bénéfice de leur indépendance. Cette tradition frondeuse s'est maintes fois vérifiée dans l'histoire de la province et légitime aujourd'hui notre résistance aux projets que l'on voudrait nous imposer.

"De gueules à la perdrix d'or couronnée de même à l'antique", c'est par cette formule héraldique que sont décrites les armoiries de l'Aunis. En langage plus simple et en faisant abstraction des détails, on peut la traduire par : une perdrix d'or sur un champ rouge. Il semble que l'histoire nous adresse ainsi un clin d’œil, puisque l'un des enjeux de la lutte contre l'A831 consiste à préserver les milieux naturels de l'avifaune, tant les zones humides des limicoles que la plaine où niche la royale cousine de notre perdrix couronnée : l'outarde cannepetière. En Aunis, pays des oiseaux d'or, les hommes aussi peuvent vivre bien.

       Et enfin, si l'on explore encore la symbolique héraldique, on retiendra que les perdrix symbolisent le courage? A bon entendeur, salut.

Michel PAIN-EDELINE