Juin 2001

Texte extrait de notre journal VBA infos n°6

 

LE MONDE : C'EST NOUS !

Depuis l'origine de la Terre, chaque époque a apporté sa révolution biologique, culturelle ou industrielle qui a contribué à faire évoluer le monde.
Le XIXe siècle, industriel, est marqué par le développement du moteur thermique et la consommation inhérente des énergies fossiles. Pour cette raison, et surtout depuis 1950 avec l'avènement de l'ère automobile, on constate une augmentation exponentielle du taux des gaz à effet de serre : dioxyde de carbone, méthane... et autres . Celle-ci a pour conséquence l'augmentation inéluctable de la température moyenne du globe, à l'origine des dérèglements climatiques et environnementaux dont nous constatons à présent les prémices.
Ces phénomènes sont prédits depuis 1970 par les spécialistes des sciences de la Terre. Or, face à ce désastre annoncé, nos décideurs continuent à faire preuve de surdité et de cécité en n'offrant pas d'alternative à la pensée unique et en continuant à foncer tout droit dans le "toujours plus de voitures, toujours plus de camions et pour finir toujours plus d'autoroutes".
Cette prosternation obstinée devant le Dieu Autoroute traduit un manque d'imagination et de volonté de changement qui les discréditent auprès des citoyens. La baisse des taux de participation aux élections en est le signe.
En effet les citoyens ont bien compris que ceux qui étaient élus, sensibles à toutes sortes de contraintes (politiques, économiques, financières...) ne défendaient plus les intérêts de la Planète -c'est à dire nos intérêts !- et que le versement épisodique de subventions ou indemnités à l'occasion de catastrophes naturelles constituait une solution de facilité qui ne pouvait en rien régler un problème global.
La conséquence de cette prise de conscience est la multiplication de petites associations où chacun cherche à faire entendre sa voix pour tenter de participer au débat en criant : "Le Monde : c'est Moi !" Face à la résignation générale, par leur imagination, ces associations sont porteuses de la vérité et le Forum de La Rochelle organisé par V.B.A. autour du thème "Transports et environnement" a montré que leurs projets étaient ambitieux mais non utopiques, généreux et porteurs d'avenir pour la planète.
Malheureusement, leur statut non institutionnel et leur dispersion ne leur permettent pas de se faire entendre suffisamment et d'agir efficacement contre l'immobilisme du pouvoir centralisé. C'est pourquoi, pour mener à bien leur projet salutaire, les associations devront se regrouper, s'organiser et communiquer sans cesse.
Lorsque le transfert du pouvoir des politiques vers les citoyens sera de nouveau effectué, nous saluerons le retour de la démocratie et j'espère, qu'avant qu'il ne soit trop tard, nous pourrons porter plainte contre tous les décideurs dogmatiques et obstinés pour "tentative de crime contre la planète".

Jean-René MAILLARD

Ils ont saccagé le bocage

Ils ont saccagé le bocage.
Il n'y aura plus de haies vives,
Il n'y aura de paysage
Qu'une plaine immense en dérive.

Ils ont brûlé toute racine,
Ils ont comblé chaque fossé,
Ils ont arraché les épines,
Et le marais l'ont asséché.

Si vous passez par l'autoroute
A cent quarante, dans cette plaine,
Vous n'y verrez sans aucun doute,
Qu'une barque ou bien quelques frênes.

Ils ont saccagé le bocage.
Il n'y aura plus de haies vives,
Il n'y aura de paysage
Qu'une plaine immense en dérive…

Francis Belliard. Ils ont saccagé le bocage.
14 janvier 78. In "Il y avait une porte.."