Juillet 2002

Texte extrait de notre journal VBA infos n°8


L'AUTOROUTE CULTURELLE

L'autoroute servant à transporter des marchandises ou des touristes d'un point à un autre se veut culturelle. Quelle bonne idée !
En effet, saccager des sites naturels ou aménagés après des centaines d'années d'efforts, empêcher la migration des loutres par le canal de Charras, bref engendrer le déséquilibre de tout un écosystème, pourra sûrement résoudre les problèmes inhérents au flux des véhicules et les touristes pourront s'arrêter sur " l'aire des grenouilles. ". Pour sa culture, chacun pourra apprendre à reconnaître le coassement de la grenouille en appuyant sur un bouton. Quelle merveille ! Il pourra même la voir s'illuminer sur un panneau !
Ou alors, il s'arrêtera en Plaine d'Aunis sur l' " Aire de Rien ". Car nos techniciens, dans le dossier de concertation, ont mentionné qu'il n'y avait rien. Même si en observant, vous rencontrez la Rosalie des Alpes ou la chouette Moyen-duc ou encore la chauve-souris. Même si le patrimoine aunisien est riche de 1000 ans d'histoire et plus encore de préhistoire, même si l'économie agricole a traversé les siècles sans dépérir grâce sans doute à la diversité des sols, au climat, à l'homme, ...tout cela avec l'"Aire de rien ".
Alors, ravi, le visiteur pourra remonter dans sa voiture, traverser la plaine, le marais à 130 km/h, pour s'arrêter sur " l'aire des oiseaux "...

Hélène ROBIN